De : 007
A : OO2
Objet : Mission "Paramécie"
Code Confidentialité : A23
Code Sécurité : 5
Code Crédibilité : A/2
Code Agent : BCNU-6
Cela faisait des semaines que je traversais le Désert des Tartares. J'étais parti avec un équipement complet, mais j'avais été obligé de manger mon cheval, mes mules et mon Nissan Terrano. Cette région, autrefois fertile et riante, s'était transformé en un désert aussi aride qu'Arrakis. Ce désert ne cessait de s'étendre, ce qui m'avait pris au dépourvu. Il était 75% plus grand que lors de nos reconnaissances, la semaine dernière. Je jetais un coup d'oeil autour de moi et vit avec surprise que j'étais déjà dans la ville. Pov'Gars-City était tellement déserte que je ne l'avais pas distingué du désert environnant. Je me précipitai vers une fontaine publique et but 10 ou 20 litres d'eau. Je réalisai après coup qu'elle pouvait être non-potable dans ce pays de pov'gars. Mais il était trop tard et de toute façon, je serai mort de soif.
Je me relevais et marchais avec précaution dans cette étrange cité. Au détour d'une rue, j'arrivais au centre-ville. La rue et les trottoirs étaient remplis de chats. Il y en avait partout : sur la chaussée, sur les voitures, sur les bancs, les lampadaires, les corniches, les toits, les poubelles, les feux tricolores... Ils étaient de toutes les races et de toutes les couleurs. La rumeur était donc fondée. Tapadamis s'était lancé dans l'élevage de ces félidés pour qu'on ne puisse plus dire que "Il n'y a pas un chat chez le Pov'gars". Je prenais note de cette information importante et je me dirigeai vers le Palais de Tzanzami en faisant attention à ne pas marcher sur trop de chats. Quelques heures et de nombreuses griffures plus loin, je me trouvai enfin au pied du Palais. Je me déguisais en marmiton et je prenais l'entrée des fournisseurs. J'y croisais alors un homme vêtu en noir qui me demanda en anglais :
- Who is number one ?
- I don't know.
- What is your number ?
- Euh.. I don't know.
- Are you the new number two ?
- Certainly not !
- I'm not a number ! I'm a free man ! cria-t-il et il sauta dans une Lotus Seven.
Il démarra en trombe et il disparut. Je continuai mon chemin dans le Palais. De place en place, on trouvai de petits autels. On y trouvait des photos de Sarah Michelle Gellar et des centaines de cierges allumés. Je photographiais le tout, réalisant le plan du Palais en même temps. Cette tâche finie, je m'apprétais à partir lorsqu'un régiment de Tapadamisards me tomba dessus.
Ils faisaient de la corde à sauter à l'étage au-dessus lorsque le plafond avait brusquement cédé. Ils étaient donc passés au travers, m'écrasant au passage. Je me relevais et essayais de m'éclipser discrètement. Mais ils m'avaient déjà repéré et ils me ligotèrent aussitôt. Je les obervais alors plus en détail et vit avec horreur qu'ils avaient tous la tête de Tapadamis. Aurait-il été assez fou pour créer des clones ? Je fus traîné de force jusqu'à la salle du Trône de Tapadamis. C'était une pièce sombre où seul le trône lui-même était éclairé. Tapadamis y était assis en tailleur, les yeux fermés. L'éclairage venant du sol me permit de voir son torse nu et son visage livide. Il avait deux tatouages : un grand dragon crachant du feu sur la moitié de sa poitrine et un cœur avec le texte "A Maman pour la vie" sur le bras. Il prit la parole.
- Approche, mon jeune élève !
- T'as bouffé quoi, Tommy ? T'es pas prof, que je sache !
- Tu tiendras bientôt un autre discours, jeune impudent. Rejoins le côté obscur de la connerie !
Il ouvrit enfin ses yeux et les dirigea sur moi. Un rayon en partit et me transperça de part en part. La douleur était insoutenable, mais je tint le coup.
- Tu ne peux pas gagner, tu es seul !
- Tu te trompe, jeune présomptueux. Mes légions sont inépuisables !
Des projecteurs s'allumèrent et je fut soudain ébloui. Lorsque mes yeux furent habitués à la lumière, j'eut un hoquet de surprise. Ce que j'avais pris pour une petite pièce n'était en réalité qu'un promontoire surplombant un immense puits très profond. Tout autour, sur des coursives, s'alignaient des millions de cylindres de clonage. Il y en avait au moins 10 étages au-dessus de nous et plus de 200 en dessous. Je pouvais distinguer les corps en formation d'innombrables clones.
- Grâce à mes fidèles clones, je vais conquérir le ChouChouLand, la France, le Monde !
- Jamais je ne te laisserai conquérir quoique ce soit !
- Et que comptes-tu faire ? Tu es désarmé...
- Un MarsuNoir n'est jamais désarmé !
Je me déchaussais, emboitais mes chaussures l'une dans l'autre et appuyais sur un petit bouton. Elles se transformèrent en un redoutable canon à cafards. Je me mis à arroser les cylindres de clonages qui se mirent aussitôt à bugger en série. Les Tapadamisards ripostèrent aussitôt en me mitraillant de nouilles. Je reconnus aussitôt les redoutables restes de nouilles mutantes de Jussieu et je sautais à couvert pour éviter cette dangereuse pluie radioactive. Tapadamis, plus spectral que jamais, ricanait d'un rire sonore qui résonait dans l'immense crypte où nous combattions. Grâce à mes cafards, d'innombrables clones étaient précipités dans le vide, vers une mort certaine. Mais il en arrivait encore et encore, et ils étaient de plus en plus bizarres. Après avoir trucidé les réussis (ceux qui avaient le Q.I. d'une huître), je devais combattre les clones ratés ou prématurés. Ceux-là étaient vraiment horribles. Il y en avait avec un seul bras ou avec trois jambes, avec deux têtes, sans ventre... Il y en avait un dont les intestins lui sortaient du ventre : ils pendaient derrière lui comme une traîne de mariée. Tout leur corps était déformé : des nez sans narine placés sur les genoux, des têtes en forme de champignons, des bras en forme de lombric... Je massacrais ces monstres sans pitié, les coupant en morceaux avant de les précipiter au fond du gouffre de Helm.
Pendant ce temps, tous les cylindres s'étaient affolés et crachaient des masses de chairs rouges plus où moins bien formés. Les rares clones vivants qui sortirent des cylindres n'avaient pas encore reçu de mémoire et tombèrent comme des cons dans le vide. De mon coté, j'en avais fini avec les Tapadamisards. Je me retournai triomphalement vers Tapadamis.
- Comme tu vois, un seul ChouChouLandais a triomphé de toute ton armée. Ton plan démoniaque a échoué !
- Je n'échoue jamais !
Et sous mes yeux ébahis, il lui poussa dans oreilles et des canines pointues, il devint totalement blanc, il tripla de taille et se mit à rugir comme un T-Rex. J'en déduisit qu'il avait toujours son DVD de Piège de Cristal et je me mit à le mitrailler de cafards sans pitié. Mais cela ne semblait lui faire aucun effet et il rugit de plus belle. C'est alors que je m'aperçut du câble qui traînait par Terre. Je le débranchais et soudainement, le monstre s'arrêta. Ses yeux s'éteignirent et il s'affaissa lourdement. Je restai stupéfait jusqu'à ce qu'une trappe s'ouvre à l'arrière de la chose. Tapadamis, totalement normal (ou tout du moins, le plus normal possible pour un Pov'Gars) en sortit pour protester :
- C'est pas du jeu, t'as pas le droit de débrancher mon tank !
- Bien sur que si !
Et je l'envoyai rejoindre ses clones au fond de sa sinistre crypte. Content de moi, je ressortais du Palais et prit le BMW X5 qui était garé devant. Je put ainsi revenir rapidement et confortablement à ChouChou-City. Là, ChouChou Boy 1er m'accueillit en personne.
- Alors, mission réussie ?
- Oui, M. le Président, j'ai récupéré votre BMW X5 et j'ai une réponse sur l'autogénération de Tommy.
- Et quelle est elle ?
- Il a une mère : son tatouage le prouve, dis-je en sortant les photos que j'avais prises. Mais toujours aucun élément sur son père.
- Autre chose ?
- Oui, je l'ai empêché de conquérir le monde.
- Si vous le dites, enfin, ce genre de détail ne m'intéresse pas. Parlez-en à l'Amiral Milvus.
- Très bien, M. le Président.
Cependant, à des milliers de klicks de là, une main émergeait des monceaux ce clones refroidis. Le Pov'Gars n'était pas mort...
Fin du Rapport