De : 015
A : OO2
Objet : Mission "Silos"
Code Confidentialité : T12
Code Sécurité : 2
Code Crédibilité : B/1
Code Agent : WYSIWYG-4
Aller directement à la seconde partie
La nuit tombait lentement sur Paris. Jussieu se dressait devant moi, cité fantomatique et cauchemardesque, amarrée à la rive gauche, prés du Jardin du Roy. Je pris mon courage à deux mains et entrait discrètement dans la citadelle déserte. De par son architecture unique, son rez-de-chaussée était au sous-sol. Un sous-sol oppressant et glauque où glissait de nombreuses ombres indescriptibles. Je m'approchais de l'escalier qui descendait en serpentant vers des profondeurs que le devoir me dictait d'explorer. Je court-circuitait sans hésitation la cellule photosensible qui gardait l'escalier, enjambait la barrière et commençait ma lente descente vers l'inconnu. L'escalier semblait interminable. Je descendit l'équivalent de six ou sept étages avant d'arriver au second sous-sol.
Je me retrouvais dans un réseau de couloirs sombres et malodorants. Une substance brun-vert suintait lentement des murs. Je progressais lentement lorsque je vis d'étranges animaux qui approchaient. Assurément, c'était des prédateurs : quadrupèdes, griffes acérées, yeux énormes adaptés à la faible lumière, muscles puissants. Mais ils étaient très maigres et avaient une peau blanc-laiteux, ce qui leur donnait un aspect hideux. Je connaissais un seul agent mutagène assez puissant pour obtenir un tel résultat : le gamma-BET. Rien à voir avec le BET ordinaire. Ces goules ne devaient pas avoir mangé depuis longtemps et j'étais sur qu'ils ne cracheraient pas sur un MarsuNoir bien saignant. Ils arrivèrent à portée de vue, et aussitôt, ils se jetèrent sur moi. Je désintégrais l'un d'entre eux, et tous stoppèrent net. Ils continuaient cependant à tourner lentement autour de moi tandis que je me dirigeai très lentement vers la sortie. Ils en arrivaient de plus en plus. Beaucoup trop pour que j'aie le temps de tous les tuer. Je ne voyais aucun chef visible à tuer pour déstabiliser la meute. Je serais mangé et digéré bien avant. Heureusement, j'étais presque arrivé au sas situé au bout du couloir. Un des monstres fit un bond prodigieux vers moi, gueules ouverte et crocs sortis, prêts à déchirer ma chair. Je lui décochais un uppercut qui lui brisa la mâchoire. Il retomba dans une mare de sang. Ses congénères se précipitèrent pour le dévorer. J'en profitais pour courir vers le sas et y entrer en catastrophe. Je refermais la porte derrière moi et soufflais un instant dans le sas.
J'hésitais longtemps avant d'ouvrir la seconde porte du sas. Que diable y aurait-il derrière ? Je dégainais mon arme et j'appuyai sur le bouton de commande. La porte s'ouvrit en grinçant. Ni mes yeux de lynx, ni mes senseurs embarqués ne virent quelque danger que ce soit. Je me trouvais dans un immense entrepôt. Certains rayonnages étaient remplis d'innombrables casiers à fichier, d'autres contenaient des milliers de caisses soigneusement étiquetées selon un code crypté et cryptique. Je réalisais que chacune de ces fiches, chacune de ces caisses devait contenir un Secret d'Etat. Ma mission commençait donc bien. Je photographiais quelques fiches, mais il faudrait de générations d'espions pour tout répertorier. C'était une véritable mine d'or !
J'entendis soudain du bruit et je me cachais dans une caisse contenant un cadavre momifié de Yéti. Je me fis tout petit et j'ouvris mes oreilles
- I'm sure I've seen something moving around here !
- Mulder, when will you stop to believe you can catch an alien being ?
- I know that Greys exist, Scully, and I will show you that I'm not crazy !
Je laissai les deux agents du FBI s'éloigner et je ressortis de ma cachette. J'avais envie de chercher la caisse contenant la Bête du Gévaudan, mais je devais penser à ma
mission. La découverte de cet entrepôt était certes une bonne chose, mais ma mission initiale passait avant. Je repris donc mon voyage pour sortir de l'entrepôt. Je me
retrouvais dans un autre réseau de couloirs, totalement différent du précédent. Les murs, le plafond et le sol étaient uniformément blancs et
aseptisés. La boue qui tombait de mes chaussures était, semble-t-il, instantanément désintégrée, ce qui permettait au couloir de garder son aspect propre et
stérile. Des néons encastrés dans le plafond diffusaient une lumière crue très désagréable. Finalement, ce réseau était encore plus
flippant que le premier. De place en place, on trouvait des portes blindées marquées d'un numéro à deux chiffres. J'ouvrais l'une d'elles, la numéro 15. Je fut
stupéfait par ce que je vis à l'intérieur. C'était un silo à missile. Et il n'était pas vide : il contenait un très moderne missile X-CUD Mk V à
tête nucléaire de 15 Mt. Nos informations étaient donc malheureusement exactes. Jussieu cachait une base de missiles stratégiques, chacune des 24 tours étant en
réalité un silo. Je devais absolument prévenir ChouChou Boy. C'est à ce moment que je vis l'inscription sur le pupitre de commande. C'était le nom de l'organisation
qui dirigeait le complexe. Elle avait déjà fait parler d'elle. Ressortir son nom rappelait de mauvais souvenirs...
Mon portable se mit à vibrer et je sursautai soudain. Je décrochais : c'était l'USS Chouchou.
- Agent WYSIWYG-4, où êtes vous ?
- Je suis dans le silo n°15 de la base de Jussieu !
- Je suppose que ceci veut dire que nous avions raison sur Jussieu.
- Oui, Amiral, il y a bien une base militaire secrète cachée sous le campus ! Mais l'imprévu, c'est son propriétaire.
- De qui s'agit-il ?
- De l'Initiative-France !
- Mon Dieu, c'est encore plus grave que je ne le pensais. Je vais vous envoyer une équipe !
- Bien reçu, je vous attends.
Je vérifiais que personne ne s'approchait et j'attendis tranquillement qu'ils arrivent. Ils finirent par se matérialiser dans un coin du silo. Je les accueillais et leur montrais
l'inquiétante console. Le Capitaine Milvus, fidèle à son efficacité légendaire, prit rapidement ses décisions.
- WYSIWYG-4, désamorcez ces missiles, de notre côté, nous allons chercher le QG de l'Initiative-France.
- Oui, Amiral. A vos ordres !
Je commençais donc à étudier le missile tandis que l'équipage de l'USS Chouchou s'en allait combattre les boss de ce sombre complexe. Grâce à ma
formation au TurboPascal, je n'eus aucun mal à comprendre le fonctionnement du système de lancement des missiles. Mais je soupirais toutefois en constatant que pour contrer les
sécurités, je devais désamorcer chaque missile à la main. J'allais devoir aller en personne dans les 24 silos pour y déposer le virus ID4 v4.12.5-alpha avec mon
iMac. Ca n'allait pas être de la tarte et je détestais marcher des heures dans les couloirs glauques d'une base ennemie...
Quatre heures après, je respirais enfin un peu. Je venais de désamorcer le dernier missile. Mon virus avait foutu une pagaille du style que même Tommy n'aurait pas réussi à mettre. Mais le plus chiant avait été de me débarrasser de tous les gardes que l'Initiative-France avait mis sur mon chemin. Une horde de prof de TP avait tenté de me planter leurs pipettes de verre dans le cœur pour analyser mon sang (et le boire aussi...). J'avais tenté de les annihiler d'une rafale de mon fusil rotatif à plasma, mais ils avalèrent les gaz ionisés à 5 000 000 Kelvin comme si c'était une vulgaire grenouille décapité. Je m'en étais débarrassés en les jetant dans une centrifugeuse modèle "Titan-IV-bis" qui les avait réduits en une masse de liquides visqueux. Mais même un engin aussi rustique ne pouvait supporter un prof de TP. Elles rendirent l'âme, déversant le reste des profs dans les égouts. Je rencontrai aussi des corneilles mutantes, une bande de punk qui se shootaient au Tippex, des lamproies volantes, des secrétaires du DEUG de Bio affamés et des tibéristes enragés...
Tout ce beau monde m'avait sacrément retardé et j'étais drôlement content de les avoir envoyés en enfer. J'appelais ChouChou Boy 1er pour lui annoncer
ma victoire.
- ChouChou Boy 1er, me recevez-vous ?
- Je vous reçois très mal, nous sommes en pleine bataille !
- En effet, j'entends un drôle de bruit de fond.
- Oh, ça, c'est rien, c'est juste un gobelin que je suis en train d'écarteler avec une corne de démon...
- Ah, je vois. Mais revenons à notre sujet. J'ai fini mon job. Je peux retourner chez moi regarder Roswell ?
- Hors de question ! Venez nous aider !
- Si vous voulez, chef... répondis-je à contrecœur.
Je le dirigeai donc en pestant vers la Grande Salle, guidé par les indications de ChouChou Boy 1er. J'étais à peine arrivé que je fis un pas en
arrière. Ces cinglés étaient en train de se battre contre une sorte d'insecte géant de 3m de haut, absolument repoussant. Hors de question que je me batte contre cette
chose. Mais ChouChou Boy 1er me vit et me demanda :
- Et bien, tu te bouge, trou du cul, ou tu veux que je me serve de toi comme massue ?
- Euhhh... Je me rappelle soudain que j'ai oublié la tour centrale...
- Pov'gars ! Putain, c'est pas possible d'être aussi con ! Vas-y immédiatement. Exécution !
- Oui, chef !
Et je me dépêchais de prendre mes jambes à mon cou pour m'éloigner le plus possible de Satan et de ses sbires. Je n'avais évidemment aucune envie d'aller à la
tour centrale. Je penchai plutôt pour aller faire la fête quelque part. Mais je me retrouvais quand même sous la tour centrale. N'allez pas croire qu'une crise
d'héroïsme m'avait soudain poussé à ne pas abandonner mes compatriotes. Je m'étais tout simplement perdu en essayant de chercher la sortie. Je me retrouvais donc dans
une étrange salle de contrôle situé pile sous la tour centrale. J'examinais les panneaux d'affichages et je découvrit avec horreur la vérité : La tour centrale
était en réalité un vaisseau spatial déguisé.
Satan n'avait pas pris n'importe quoi. De toute évidence, son vaisseau était un Serpent de Guerre, probablement construit sur commande spéciale. J'admirai l'allure élancée et puissante de ce vaisseau fusiforme et profilé. Aucun doute qu'il était agile et puissant. Mais sa présence ici signifiai que Jussieu avait dès le départ conçue pour permettre à Satan de devenir le Maître du monde. Une base secrète de missiles nucléaires, une prison de glace, une bouche de l'enfer, passe encore. Il est aisé de cacher ce genre de choses sous une université. Mais un Serpent de Guerre ! Nul ne pouvait cacher ca sans que ca se sache. J'avais donc la preuve que l'architecture étrange de Jussieu était due à l'esprit malade de Satan. Sans aucun doute son plus grand crime.
Je cherchais l'entrée du vaisseau, la trouvait et entrait dans le vaisseau. Ma mission était de le détruire et je n'avais pas l'intention d'y faillir. Puis je vis une console
et je compris que quelqu'un avait s'était déjà chargé du boulot. La console parlait tout doucement :
- ..., dix, neuf, huit, ...
Je compris que j'étais un homme mort et je me recroquevillais, regrettant de ne pas savoir qui avait lancé la séquence d'autodestruction. Le compte à rebours arriva
à sa fin et un sourd grondement se fit entendre. Je fus plaqué au sol par une force terrible. Ma vie défila devant mes yeux.
La mort tardant à venir, je rouvrit les yeux et regardai autour de moi. Je me sentis aussitôt extrêmement ridicule. Le vaisseau n'avait pas explosé. Il avait décollé. Je me relevais et piratais les caméras de la Passerelle. Le vaisseau était commandé par une affreuse bande de mutants à moitié réussi. Des traînées de sang et de bave maculaient le sol, là où ils étaient passés. Le vaisseau prenait rapidement de l'altitude. Son camouflage se désagrégeant progressivement : des morceaux de tôle, de verre et de bétons étaient arrachés par l'air et retombait sur Paris. Je frissonnais en songeant aux dégâts qu'ils allaient faire en touchant le sol. Mais ma mission passait avant tout. Je pris la direction de la salle des machines, afin de saboter leur réacteur.
Je n'avais pas fait dix mètres qu'un orque manchot et borgne m'attaqua à coups de machette rouillée. Je n'étais vraiment pas d'humeur et je le transformais en un tas de chair carbonisée avec mon phaseur. Très mauvaise idée... Une alarme retentit, encore plus stridente que celle de l'USS Chouchou. Je maudissais les détecteurs de rayons phaseurs et plongeait dans le tube de Jeffries le plus proche. Ces conduits de maintenance, étroits et sombres permettaient depuis des siècles aux espions (et à toute personne ne désirant pas clamer sa présence sur tous les toits), mais ils étaient aussi idéaux pour tendre une embuscade. Je me déplaçais donc aussi vite qu'il était possible dans ce conduit à peine plus large que moi. Je commençais à avoir les genoux en feu, mais les cris et les clameurs rauques des démons qui me poursuivaient ou essayaient de me couper la route me dissuadaient de ralentir. Je tournais à droite et sentit brusquement le sol se dérober sous moi.
Je tombais sur une dizaine de mètres avant d'atterrir sur une grille en métal. Je compris aussitôt ce que ressentait une pomme de terre en passant dans le coupe-frites. Puis la grille s'ouvrit sous mon poids et je tombais par terre au milieu d'une salle faiblement éclairée. Je vis avec satisfaction que j'étais arrivé là où je le voulais : la salle des machines. Une fois de plus, mon sens de l'orientation ne m'avait pas trahi. Ce qui était beaucoup moins satisfaisant, c'était les canines puantes d'un gobelin qui venait de se coller à moi pour m'examiner (car chacun sait que ces putains de bestioles ont une vue très basse). Je mis la langue sur une de mes dents et aussitôt elle lâcha un minuscule missile-aiguille qui rentra par la bouche du gobelin pour lui ressortir par la nuque. Sous le choc, tout ce qui se trouvait au-dessus de la trajectoire du missile-aiguille fut séparé du reste de la tête. Son crâne se fracassa par terre, laissant échapper un liquide rosâtre qui devait lui servir de cervelle. Le reste du corps se redressa, sa tête réduite à la mâchoire inférieure et alla s'écrouler sur un de ses compagnons qui l'envoya dans le recycleur avec le même respect qu'il aurait donné aux déjections d'un prisonnier. Puis les gobelins se tournèrent vers moi. Je n'attendais pas de voir ce qu'ils voulaient me faire pour contre-attaquer.
Je courais vers la paroi, prit appui sur elle pour me hisser à la hauteur de leur tête et leur tranchait le cou d'un ample mouvement circulaire en marchant perpendiculairement à la paroi. Celle-ci, circulaire, me facilita la tâche. Mais pour tuer le chef, je dus m'envoler et faire un saut périlleux au-dessus des corps qui s'affalait lentement avant d'enfoncer mon épée celtique dans le crâne de mon adversaire. J'avais calculé mon coup de sorte que la lame entre par le haut du crâne et passe ensuite par le cou du démon. J'appuyais sur le bouton "élongation" et j'eus la satisfaction de constater que la lame lui ressorti par l'anus. Je pus permettre à mes pieds de retrouver le sol et je soufflais un instant au milieu des cadavres déjà carbonisés de ces créatures au cœur plus noir que le charbon le plus pur. Puis je me mettais au boulot afin de comprendre et neutraliser les systèmes d'énergie du vaisseau.
Je pianotais fébrilement sur la console. Je projetais d'éjecter le réacteur hors du vaisseau. Mais la console ne voulait pas se laisser faire et elle éjecta un CD-ROM que je me pris en pleine poire. Je le broyais avec mes dents et crachais les morceaux par terre. Je pianotais de plus belle et j'obtins enfin ce que je voulais. Mais la console n'avait pas dit son dernier mot. Elle afficha alors :
Pour éjecter le réacteur, répondez à cette question : Avez-vous une petite bite ?
Bien entendu, je voulut répondre non, mais le bouton "Non" ne voulait pas se laisser cliquer. Je m'énervais, pris mon phaseur et désintégrait la console. Elle vomit un flot de composants électroniques puis rendit l'âme en crachant une fumée. Je ne restais pas là à la contempler et prit le chemin de la Passerelle.
A mon grand désespoir, j'étais maintenant obligé d'aller sur la Passerelle pour stopper le vaisseau. Je fonçais donc tête baissée vers elle lorsque je me cognais à quelque chose. Je levais la tête et vit les dents jaunâtres et cariées d'un orque féroce. Des morceaux de cadavres étaient coincés entre ses dents, ce qui expliquait sa très mauvaise haleine (même pour un orque). Mon humeur ne s'était pas amélioré et je lui décochais un uppercut magistral qui lui brisa la mâchoire et l'envoya au plafond où sa tête resta coincé. Je laissais l'orque à ses tentatives pour redescendre et je continuais mon chemin. Consultant un terminal, je constatais que l'USS Chouchou et un embryon de flotte essayait de détruire le vaisseau où j'étais. Il n'avait malheureusement aucune chance contre un tel monstre. Tout reposait donc sur moi. Quelques démons plus loin, j'essuyais la lame de mon épée du sang qui la souillait et fit irruption sur la Passerelle avec la ferme intention de hacher menu ses occupants.
Je fit exploser la porte du Turbo-ascenseur et je sautais au milieu de la Passerelle et dégainais mon katana pour transformer les démons en saucisson. Grâce à cette entrée discrète, je réussissais à en trancher quelques-uns mais mon katana se brisa sur l'armure de mithril de l'un d'entre eux. Je me retrouvais donc désarmé au milieu de ces fils de Satan. Mais un MarsuNoir n'est jamais désarmé. Je fis un saut en arrière et attrapai un démon par le cou avec mes jambes. Je lui brisais la nuque puis me servais de son corps comme bouclier pour attaquer ses collègues. Je pus ainsi désintégrer quelques démons sans être atteint par leurs ripostes. Malheureusement, le chef des démons, sans aucun remords, désintégra le corps de son ancien subordonné. Je continuais à bombarder de coups mortels les démons. J'en explosais plusieurs en leur fracassant le crâne à coup de pied. Hélas, le nombre était contre moi. Ils me plantèrent des pitons dans les mains et dans les pieds pour me clouer au mur. Réduit à l'impuissance et perdant mon sang, je vis avec désespoir les démons se tourner vers leurs consoles pour détruire la flotte amie.
Je croyais que tout était perdu lorsque les démons se mirent à gémir, tombèrent à genoux puis explosèrent en poussière. Mes liens firent de
même et je me retrouvais libre et stupéfait au milieu d'une Passerelle vide. Je repris mes esprits et appelais l'USS Chouchou.
- Ici WYSIYWG, j'ai pris le contrôle de ce vaisseau ! Vous n'avez plus rien à craindre.
- Félicitations fit THL 1138 en poussant un soupir de soulagement. Pouvez le conduire en sûreté ou devons-nous utiliser un rayon tracteur ?
- Aucun problème. Je contrôle tout.
- Vous êtes sur ? Vous allez dans le mauvais sens...
- C'est pas ma faute... Je viens de découvrir que ce vaisseau est programmé pour s'écraser en cas de prise de contrôle par un ennemi !
- Merde ! Où va-t-il s'écraser ?
- Sur Paris, répondis-je en même temps que Christelle III.
La communication fut coupée à ce moment-là. J'essayais désespérément de redresser le vaisseau. Il se cabra un instant et je crus avoir réussi à
pirater les commandes. Mais un court-circuit fit sauter la console et me brûla la main. J'étais arrivé à le ralentir, mais je ne put empêcher le vaisseau de foncer
vers la fac. Je croyais que plus rien ne me surprendrait dans cette mission délirante, mais je me trompais. Juste avant de me crasher sur Jussieu, je vis que celle-ci était en train de
s'effondrer sur elle-même dans un déluge d'éclairs aveuglants. J'avais donc les yeux écarquillés de stupéfaction lorsque le crash, extrêmement violent
me fit perdre connaissance
Je repris connaissance plusieurs heures plus tard. J'étais au milieu d'un amas innommable constitué des restes du vaisseau et de la fac mêlés. Je me frayais
difficilement un chemin vers la surface au milieu des débris informes de la défunte fac. Couvert de plaies, les vêtements en lambeaux, un bras cassé et une épaule
démise, j'émergeais au fond du cratère qui avait autrefois été Jussieu. Je décidais d'appeler de l'aide. Aucune réponse. Ce n'est qu'a ce
moment-là que je vis que mon portable n'était plus en très bonne santé. En fait, je tenais juste un clavier. Et encore... Il manquait des touches. Je m'assit donc,
décidant que je n'avais plus qu'a attendre que l'on daigne venir me secourir. Après tout, j'avais réussi ma mission : identifier et neutraliser les éventuels dangers
cachés dans Jussieu. Ils avaient le devoir de me retrouver. Mais à ce moment-là, une silhouette apparue au milieu des ruines. Décidément, je ne serais jamais
tranquille. Je me levais, prêt à combattre s'il s'agissait d'un démon. Je poussais un soupir de soulagement en voyant le visage de l'autre.
- Dr de Mont-Saque !
- Qui êtes-vous ? fit Homère, méfiant, en me braquant avec son fuseur.
Vu l'état de son fuseur, je ne risquais pas grand chose, mais je lui montrais mon ID pour le rassurer. Il sourit et dit :
- Ils ont pas été sympas, commença-t-il ils m'ont pas attendu !
- Peut-être avaient-ils une raison. L'effondrement de la fac, par exemple ?
- Ben oui, mais j'avais oublié ma mallette ! Heureusement, je l'ai retrouvé !
Et en disant cela, il leva sa main, brandissant une poignée de mallette, et pas de mallette...
- Euhhh... fis-je, embarrassé.
- Oh... Merde ! Mon sac...
Fin du Rapport
Histoire Cross-Over avec Les aventures de l'USS Chouchou